Qui sommes-nous
In my name – plateforme nationale
Comment en est-on arrivé jusqu’ici ?
Copyright: Fabienne Pennewaert
Peu ou mal connu·es du grand public et oubliées des notes politiques, les personnes sans-papiers représentent aujourd’hui des milliers de personnes privées de leurs droits les plus fondamentaux, alors même qu’elles font partie intégrante de notre société et pour beaucoup, depuis des années, 5, 10 parfois 20 ans.
Une longue lutte pour les droits fondamentaux
Ces situations administratives sont le résultat de politiques migratoires délétères et de dysfonctionnements des instances régissant l’asile et la migration.
Depuis de nombreuses années, des personnes sans-papiers ensemble avec la société civile (associations, collectifs, organisations, citoyen·ne etc. ) se mobilisent à travers diverses campagnes pour des solutions durables et humaines aussi bien au sein des collectifs de personnes concernées que dans plusieurs secteurs de la société (culturel, social, universités et hautes écoles…). Les interpellations politiques ont été récurrentes mais insuffisantes pour permettre aux personnes sans-papiers de trouver leurs droits.
On retiendra néanmoins les deux opérations temporaires de régularisation en 2000 et 2009, qui ont permis à des milliers de personnes d’obtenir un titre de séjour en Belgique. Ces opérations « pansements » en ont cependant laissé beaucoup d’autres sur le carreau et n’ont pas permis de résoudre les dysfocntionnements structurelles des procédures de séjour.
Des dizaines de milliers de citoyens expriment leur soutien
Ces deux dernières années, d’autres grandes actions de mobilisation ont été menées. Les personnes sans-papiers et la question de la régularisation ont ainsi été au cœur de l’actualité politique et médiatique.
Fin janvier 2021, plusieurs centaines de personnes, rassemblées au sein de « l’Union des sans papiers pour la régularisation » ont occupé l’église du Béguinage à Bruxelles, puis des locaux de l’ULB et de la VUB. 475 d’entre elles ont mené une grève de la faim pendant deux mois. Aucun des éléments de leurs dossiers, que l’Office des étrangers leur avait pourtant présentés comme positifs lors des négociations pour l’arrêt de la grève de la faim fin juillet 2021 n’auront pourtant été suffisants…
En mars 2021 , la Coordination des sans-papiers de Belgique et Sans papiers TV lançaient la campagne nationale We are Belgium too, avec le soutien à la fin de plus de 100 organisations. La pétition de cette campagne, portait les revendications de régularisation sur base de critères clairs et permanents et la mise en place d’une commission indépendante a réuni plus de 46 000 signatures.
En décembre 2021, la Coordination des sans-papiers de Belgique, l’Union des sans papiers pour la régularisation et le Collectif Zone Neutre lançaient la campagne nationale “In my Name” pour revendiquer une loi pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers.
Cette campagne a pour objectif de faire aboutir la proposition de loi d’initiative citoyenne, mécanisme permettant de déposer une proposition de loi au parlement fédéral, initiée par des collectifs néerlandophones. Cette proposition de loi déterminait des critères clairs, justes et permanents pour la régularisation et la mise en place d’une commission indépendante pour traiter les recours. Cette campagne ayant recueilli 35 000 signatures de soutien, la proposition de loi a été présentée par des représentant·es des personnes sans papiers devant la commission de l’Intérieur de la Chambre le 8 novembre 2022. Un jour historique où la voix de tous les sans papiers est enfin entendue au parlement.
Une plateforme nationale pour une politique migratoire positive
Conscient·es de l’urgente nécessité d’avancées pour les personnes sans papiers et du blocage politique total, les collectifs et organisations ont encore œuvré sans relâche en 2023 pour rallier d’autres acteurs, notamment néerlandophones, avec l’objectif de construire un mouvement national le plus large possible avant les élections de 2024.
Ainsi, la pletforme demande une nouvelle campagne de régularisation basée sur des critères clairs et simples . Mais aussi accompagnée d’une reforme plus structurelle des procédures et ce dans le but de mettre fin à cette fabrique de situations de séjour irréguliers.
Ainsi, nous invitons la société civile, les milieux culturels, universitaires, le mouvement pour le climat, les ONG, les syndicats, les organisations de personnes sans papiers (citoyen·es non reconnu·es)… à adhérer à cette large coalition au lancement de cette campagne nationale pour une politique migratoire positive!
Nous réfléchirons ensemble à la manière dont nous pouvons agir pendant l’année qui vient, pour imposer le changement lors des élections, et dans l’accord de coalition de 2024.
Il est temps d’inverser la tendance!
Il est temps d’adopter une politique migratoire positive